dimanche 7 avril 2013

Portraits



Soirée Jeux de langue
Au thé au Harem d'Archie Ahmed
Texte avec début de chaque ligne imposé

Poème portrait de Mar Bikx

Je vois deux bottines rouges et bien d’autres choses encore
Je sais que je ne sais presque rien de Mar, mais un prénom est un panier de connaissances et d’hypothèses vert céladon
Je me demande si la bague carrée bombée qui ressemble un peu à une pâtisserie délicate est si incomestible que cela
Je suppose que Mar ne lace qu’une fois par jour ses deux bottines rouges
J’ignore si le collier d’or porte un pendentif dans le dos, en tout cas pas sur la poitrine
Je refuse d’obtempérer au nombre de vers imposé qui ne me permet pas d’exercer suffisamment mon regard et mes hypothèses de sourire
Je vois deux bottines rouges et bien d’autres choses encore que je vais ajouter à ce poème.

Jacques Jouet



Je vois des yeux si doux
Je sais qu’ils cachent un secret
Je me demande où il se terre
Je suppose, dans quelque ventricule,
J’ignore cependant lequel
Je refuse d’aller m’y plonger
Je vois une question ouverte

Ariane Ramaekers


Démarreurs du voisin

Je vois l’autre autrement
Je sais je savais croiser le portrait
Je me demande ce qu’il a parfois dans la tête
Je suppose la part de rêve qu’il hante
J’ignore ce qu’il a bien pu écrire sur moi
Je refuse devant l’obstacle
Je vois l’autre sept minutes plus vieux

Jean-Michel Pochet

Je vois une petite Anne en boucles d’oreilles.
Je sais qu’elle écrit en rouge doucement.
Je me demande ce qu’il y a dans sa tête.
Je suppose qu’elle n’en sait rien.
J’ignore comment elle est arrivée là.
Je refuse qu’elle s’en aille.
Je vois une femme qui sourit.

Anne Jaucot

Je vois un homme assis, en chemise lignée et au pull assorti, cheveux blancs et lunettes.
Je sais, en regardant ses chaussures, que c’est un marcheur.
Je me demande ce qu’il écrit à mon sujet. Normal, quand même, non ? oui ?
Je suppose qu’il écrit à mon sujet. Normal, quand même, non ? oui ?
J’ignore tout, je crois, mais tant pis.
Je refuse de croire qu’il ne m’a pas souri gentiment.
Je vois un homme assis,en chemise lignée et pull assorti,cheveux blancs,lunettes. Il m’a souri très gentiment.



Mar Bikx

Je vois un grand sourire
Je sais que l’espièglerie perce derrière ces yeux
Je me demande ce qui l’amène dans ce lieu ce soir
Je suppose qu’elle ne sait pas quoi écrire à mon sujet
J’ignore si elle apprécie l’exercice
Je refuse d’imaginer de quoi sont faites ses journées habituelles
Je vois qu’un grand sourire suffit à alléger une contrainte

Wana

Je vois une femme, jeune
Je sais qu'elle vient de France
Je me demande quels sont ses rêves
Je suppose qu'elle s'amuse ici aussi
J'ignore où, quand et comment
Je refuse de la laisser partir
Je vois une femme que je ne connais pas.

Élisabeth Biront


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